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Crédit immobilier au Luxembourg

9 octobre 2013


Une politique plus restrictive en matière d'octroi de crédits logements ?


Dans notre news du 30.11. 2012 nous évoquions une nouvelle directive de la CSSF (Commission de Surveillance du Secteur Financier) adressée aux instituts financiers. La circulaire CSSF 12/552 reprend une série de recommandations et de nouvelles règles à respecter par les banques lors de l'octroi de crédits destinés à financer l'acquisition d'un logement. 

Cette directive impose aux banques une meilleure maîtrise du risque et une réduction de leur exposition à ce risque en matière de crédit immobilier. En effet la crainte d'une éventuelle hausse des taux d'intérêts (historiquement au plus bas actuellement), la situation économique actuelle avec un marché du travail instable, autant d'enjeux qui doivent inciter à la prudence en matière d'octroi de crédit. En effet la capacité de remboursement lors de l'octroi d'un crédit, le plus souvent calculée sur un taux variable et une durée de maximale de 30 ans, doit pouvoir absorber une éventuelle hausse des taux.

Concrètement la directive recommande un apport en fonds propres de l'ordre de 20 % et donc aux banques de limiter leur intervention à 80 % de la valeur de l'immobilier lors du montage d'un dossier crédit destiné à l'acquisition d'un logement.

Il ressort de notre sondage auprès de différents instituts bancaires que certaines banques appliquent d'ores et déjà strictement cette règle concernant l'apport en fonds propres et ne financent plus d'acquisition immobilière si leur risque n'est pas couvert par des sûretés additionnelles au cas où les fonds propres font défaut. Force est de constater que certains instituts sont moins strictes que d'autres en la matière. En ce qui concerne la marge financière (différence entre les revenus et les dépenses courantes auxquelles on aura ajouté la charge des crédits), tous les instituts ont tenu à nous rassurer que dans leur intérêt et celui du client cette marge tient compte d'une éventuelle hausse des taux et de la nouvelle charge mensuelle qui en découle (en cas d'octroi de crédit à taux variable).

La Banque Centrale du Luxembourg, craignant dans le pire des cas un retournement du marché immobilier luxembourgeois et l'effet néfaste sur le portefeuille crédits des banques qui en découle, rejoint l'avis de la CSSF en matière de recommandations.

Il est à craindre que ces mesures entraîneront des conséquences économiques non négligeables pour tous les acteurs liés à l'immobilier, de surcroît dans une période où l'économie tarde à redémarrer. Les plus optimistes prévoient une correction à la baisse du prix de l'immobilier, ces nouvelles mesures ayant un impact sur l'offre et la demande, facteur régulateur des prix pratiqués actuellement.

L'accès à la propriété s'annonçant plus difficile on peut imaginer que ces nouvelles mesures entraîneront une hausse des loyers, l'accessibilité à la propriété s'annonçant plus difficile.

La rédaction